G8 (suite) : Journée loose or not?? (version courte)

Publié le par Claire

Comme il y a plein de choses à raconter, il y aura deux versions, une courte ( j'ai fait ce que j'ai pu ) pour les flemmards et une longue pour ceux qui veulent rigoler. : )
Celle-ci, c'est la courte. : )


Après une journée vraiment loose le 6, nous avons décidé de participer aux blocages de routes le 7, après l'annonce de l'interdiction de la manif prévue initialement.

Lever 5h. Départ initialement prévu à 5h30, départ effectif à 6h30.
Nous formons trois groupes d'une centaine de personnes. Le but : aller bloquer des routes en passant par la forêt.

Aux alentours de 7h15, les premiers policiers, en robocop (casque, pare-balle, équipement de 30 kgs...) nous tombent dessus. Ils nous foncent dessus, alors perso je flippe et me mets à courir comme les autres à travers la forêt. C'est super impressionnant!!
S'ensuit une chasse à l'homme pendant 1h à 1h30, car ils se trouvent que nous sommes encerclés par une centaine de policier en tout genre.

Au bout d'une heure et quart, Charlie et moi, on est "beaucoup nase". Donc quand on les voit arriver à 8 en plein élan et que nous, nous sommes à l'arrêt en bas d'une montée, on abandonne et on se rend.

Arrestation géniale : ils nous prennent nos papiers, nous expliquent en anglais que nous sommes en état d'arrestation et nous emmènent aux fourgons.

Après 2h d'attente sur le bord de la route ( que les policiers  ont bloqué tous seuls pendant au moins 3h, merci à eux ; ) ), après une fouille et une centaine de photos, ils nous emmènent au "centre de tri des arrêtés".

On nous fait attendre, tranquillement, à l'ombre sans menottes. On nous donne à manger une pomme et une tranche de pain. On a le droit de fumer.
Puis on nous déplace au soleil pour nous faire entrer dans les fourgons cellulaires qui vont nous emmener en cellule. On y reste une demie heure, trois quart d'heure. Puis, deuxième fouille, et on nous remet d'autres menottes. On nous installe gentiment dans les fourgons cellulaires, un par cellule individuelle. Avec Charlie, on a de la chance, on a un fourgon avec des fenêtres. Et on part pour le commissariat de Rostock pour nous mettre en garde à vue.

Arrivés là-bas, on nous laisse dans le fourgon pendant au moins 2h, en plein soleil, sans eau, en mettant la musique à fond et en fermant la porte. Là, pas de chance, on est les seuls à qui c'est arrivé.
Après une troisième fouille, et on nous fait entrer dans des cages construites exprès pour l'occasion.

L'épisode de la cage fut bref pour nous. Après, ce fut l'enregistrement de notre garde à vue avec : photos, fouille (encore une et cette fois à poil), prises des pièces à conviction (bandana gris clair pour moi, foulard vert et lunettes de soleil pour Charlie; ils ne nous seront pas rendus), remplissage de papiers, appel au consulat français qui n'en a rien à faire...

Puis, pas de bols pour nous, pendant que la majorité des "arrêtés" restent à une vingtaine dans les cages, car il n'y a pas assez de places, nous, nous retrouvons dans une vraie cellule de garde à vue : carrelage blanc, fenêtre à deux mètres du sol, porte avec oeilleton, trappe pour passer la nourriture...

On nous donne à boire et à manger (toujours même régime avec une banane en plus). Et puis commence l'attente. On est à quatre dans la cellule, on fait connaisssance, on dort ou on essaie.
Perso, j'ai très chaud et mal à la tête. Pourtant mes "codétenues" ; ) ont froid :  vive la clim!! : )
Charlie trouve que j'ai une sale tête et demande à ce que je vois un médecin. Ils viennent me chercher même pas une minute après.
Le médecin me met sous perfusion pour réhydratation et corticoïdes pour mon mal de tête.

En rentrant dans la cellule, Charlie me dit qu'elle est allée se promener dans les bureaux de la police, entre autres pour prendre de vraies photos officielles d'arrestation. Je me prépare psychologiquement à faire la même chose.

A 21h, les policières ouvrent notre porte, prononcent mon nom et disent "you are free".
Et là en deux minutes, je me retrouve dehors. Des gens des camps alter sont là pour nous accueillir. La solidarité est forte, depuis le début des arrestations, il y a toujours quelqu'un devant les prisons.

Charlie, après une balade sympathique dans les locaux de la police, avec un flic un peu aigri, qui lui dit qu'elle peut partir et puis non et puis si et puis non et puis si, sort une heure après.
Les "arrêtés" sortent alors au compte gouttes.

Comme on ne sait pas où sont les garçons, ni s'ils sont encore en prison, on rentre au camp.
Ils sortent vers 1h du matin, et arrivent au camp vers 3h. Eux ont été relaché en groupe.

Après une bonne nuit de sommeil de 5h, il n'y paraissait plus rien. ; )


Donc, conclusion, il y a un an, je prenais les alters pour des gros malades et ne voyais pas l'interêt de la chose, et cette semaine, je suis allée à l'anti G8, me suis fait arrêtée et ai fini à l'hôpital de la prison, c'est fort, non?? ; )

Si c'était à refaire, j'essaierais quand même d'éviter la prison !! ; )


 
PS : pour avoir une petite idée des forces policières en présence, allez voir .

Publié dans Question d'actualité

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